Ne serait-ce que parce qu’en France, le simple fait de vouloir aborder ce thème suscite la colère voire la haine de certains protagonistes du débat. Les partisans les plus acharnés de l’avortement affirment avec hargne que le débat est clos, qu’il s’agit d’un droit acquis. Sans s’interroger une seule seconde sur le fait qu’en France, 220.000 interruptions de grossesse sont pratiquées chaque année. Dans un pays développé où la contraception est largement répandue, ce chiffre est extrêmement élevé. L’IVG n’est pas un moyen de contraception. Les femmes qui ont eu à connaître cette situation sont les mieux placées pour l’affirmer.
De leur côté, les opposants les plus virulents à ce droit acquis en France en 1975 sont le plus souvent à l’image des caricatures que l’on en fait : radicaux, ultra-religieux et ultra-droitiers.
Aujourd’hui, le débat ne réside pas de mon point de vue dans la remise en cause ou non de la loi Veil de 1975.
Un avortement n’est jamais pratiqué par plaisir, et les seules femmes enceintes doivent pouvoir décider de la poursuite ou non de leur grossesse.
Le débat se situe de mon point de vue sur les moyens mis en oeuvre par l’Etat dans l’accompagnement des femmes en situation de détresse qui se posent la question d’une éventuelle IVG.
Une IVG est un acte grave, qui comporte de lourdes conséquences notamment psychologiques sur la santé d’une femme. Je connais à titre personnel plusieurs femmes qui ont eu recours à un avortement à un moment de leur vie. Aucune ne m’a fait part de son opposition à la loi Veil, bien au contraire. Mais toutes m’ont affirmé avec émotion la souffrance engendrée par ce qui est bien souvent vécu comme un traumatisme. Un traumatisme qui perdure pendant de longues années…
Les personnes qui se permettent de juger des femmes qui ont eu recours à une IVG ne méritent que le mépris. Ceux qui ne jurent que par l’avortement, excluant systématiquement toute autre alternative, font preuve d’irresponsabilité et d’inconscience.
Je ne prétends pas à l’exhaustivité dans ce post. Je souhaite juste ouvrir un débat que les maîtres censeurs de la douce France ne veulent pas voir ouvert…
Débat courageux...
On devrait, je pense, faciliter les alternatives à l'avortement, en s'interrogeant surles raisons qui poussent une femme à faire ce choix difficile.
Si ce sont des raisons économiques, par exemple, on peut trouver des solutions, non?
Rédigé par : le chafouin | 29/03/2008 à 13:38
Le débat sur l'avortement est loin d'être facile.
Je pense que ce sujet mérite un échange sans passion ni jugement.
Mais, on ne peut pas avoir le même regard sur une jeune femme (parfois jeune fille) qui prend la décision de se faire avorter alors qu'elle s'est faite violer et se retrouve enceinte avec une jeune femme (parfois nettement plus âgée) qui décide de pratiquer le même acte alors que cette dernière à oublier de prendre son moyen de contraception...
Quoi qu'il arrive les conséquences sont souvent très douloureuses.
La culpabilité peut ronger toute une vie après commis un tel acte, c'est souvent très traumatisant.
Un accompagnement psychologique est souvent nécessaire pour se reconstruire.
Merci à double regard et particulièrement à Pierre-Yves qui a ouvert le débat pour ce regard de façon tolérante.
Rédigé par : Alexandra Leyris | 29/03/2008 à 18:51
Juste une petite remarque, qui ne va pas faire l'unanimité... Il y a un autre volet du débat qui fait hurler les foules : pourquoi l'IVG est-elle remboursée par la sécurité sociale quand elle est employée comme moyen contraceptif, alors que les autres moyens contraceptifs ne le sont pas ?
Rédigé par : Karin | 07/04/2008 à 16:28
Karin, désolée de vous contredire mais l'IVG n'est en aucun cas un moyen de contraception
Elle est remboursée uniquement qu'en cas d'intervention chirurgicale et uniquement dans ce cas là.
L'IVG est réalisée également par voie médicamenteuse, et donc à ce titre là, elle n'est pas remboursée de même que la pilule du lendemain ou autres pilules contraceptives.
Rédigé par : Alexandra Leyris | 09/04/2008 à 13:22