Un livre va nous révéler, à
nous, pauvres voyeurs attirés par les ragots, les pensées les plus intimes de
Ségolène Royal à l’été dernier.
Certes, ça date un peu, on
préférerait du plus récent, ma bonne dame. Mais, que voulez-vous ? A
défaut de grives, on mange des merles,
c’est bien connu. Alors, à défaut d’états d’âme étalés sur la place publique
après la défaite de ce triste 6 mai, on se rabat sur ce qui s’est passé l’année
dernière.
- Et vous savez ce qu’on y lit, dans ce livre ?
- On y apprendrait pourquoi Ségolène est partie à la
conquête de l’Elysée….
- Non, c’est vrai ? Comment ils ont fait ? Ils
ont mis des détecteurs dans son cerveau ?
- Meuh non….. Rien ne vaut une femme pour comprendre une
autre femme. Le sixième sens féminin en action en quelque sorte. Donc une
journaliste s’est collée à la tâche, et nous livre les ressorts intimes de
Ségolène.
- Ouah….. et donc on y apprend quoi dans ce bouquin ?
- Eh bien…. Que François Hollande s’est amouraché d’une
journaliste de Paris-Match à l’été dernier.
- Et alors ? C’est courant chez les politiques,
d’après ce qu’on dit.
- Certes. Mais ce n’est pas plus apprécié par leurs
compagnes.
- Et en quoi le fait que François découche a donné des
velléités de campagne politique à Ségolène ?
- Eh bien, cela fait longtemps qu’elle fait partie du PS,
et elle s’est toujours effacée derrière François. Alors, puisqu’elle était
trompée, elle a voulu se venger, et prouver qu’elle pouvait réussir en
politique, mieux que François.
- Il faut dire que, question beauté, photogénie, et classe,
il n’y a pas photo, Ségo passe mieux.
- Oui, mais François comme les autres éléphants, ne s’en
est rendu compte que trop tard. Et voilà comment un problème conjugal a des
conséquences sur l’élection présidentielle française et aurait pu en avoir sur
l’avenir de la France si elle avait gagné.
- C’est bien tout ça, mais je me pose encore une question.
- Je t’écoute.
- Pourquoi on ne le sait que maintenant ?
- Pardon ?
- Bah, oui. Ca date de l’été dernier, cette histoire,
non ?
- Oui.
- Alors pourquoi ça n’a pas été dit avant ?
- Eh bien….. (soupir)….. les médias ne sont pas non plus
exempts de tout reproche en fait.
- Comment ça ?
- Si Ségolène avait gagné, ils n’auraient pas publié ces informations. Atteinte à la vie privée d’une présidente fraîchement élue, ça n’aurait pas plu. Mais là, elle a perdu, alors tous les coups sont permis -ou presque-.
Eh oui,
les journalistes sont courageux, c’est bien connu : attaquer les personnes
à terre pour glorifier celles qui ont les plus hautes fonctions, c’est leur
pain quotidien. La preuve : ils représentent maintenant Ségolène en femme
trompée alors qu’ils mangent dans la main de Nicolas.
- Toujours la faute des journalistes, en somme ?
- Pas tous, ne généralisons pas. Mais c’est vrai qu’une petite
épuration ne ferait pas de mal…. Ou plutôt une redéfinition de leur statut.
- Euh… là…. J’ai pas tout suivi.
- On parle beaucoup en ce moment des amitiés particulières
du président fraîchement élu avec tous les capitaines français d’industrie, les
Lagardère, les Bolloré, les Bouygues, etc. Ces gens-là sont propriétaires de
médias : Tf1, Paris-Match, etc. Ils peuvent donner des ordres à leurs
employés, normal. Les journalistes sont libres de les accepter ou les refuser,
mais en fin de compte, eux aussi doivent manger.
- Le problème est en effet posé. Mais comment faire ?
- Ah, ça, je n’en sais fichtrement rien. Mais, si rien
n’est fait, alors les journaux en général vont perdre leur statut de
contre-pouvoir, et les blogs vont être le lieu de la véritable expression.
- Une réflexion est de toute façon à entamer… sur le rôle des blogs, certes, mais plus généralement sur les relations entre le pouvoir et les médias. Toutefois, ce n’est pas sûr qu’au Royaume de la Sarkozie triomphante, ce soit au programme…. A surveiller…
Bien vu!
Etonnant en effet d'attendre le résultat pour publier ce bouquin...
Rédigé par : Christophe Marec | 11/05/2007 à 05:22